Le point d’appui Ba67a du Mur de l’Atlantique, localisé sur la commune d’Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques fait partie des 27 points d’appui fortifiés composant le Mur de l’Atlantique à Hendaye et référencés dans l’inventaire géolocalisé des archives militaires du BEMALPA.

Tandis que sur le front de mer se positionne un nombre important de casemates, l’embouchure de la Bidassoa dessine à la fois une frontière mais aussi une transition dans le mode opératif de défense de la zone durant la Seconde Guerre mondiale.

Le point d’appui Ba67a, reste un cas à part, car non identifié sur les études de l’Armée française effectuées à la Libération et non localisable sur les vues aériennes en raison de l’environnement atypique de son bunker situé sous un belvédère.

La zone portuaire d’Hendaye se dote ici d’une numérotation classique de points d’appui sur des immatriculations « Ba » pour la zone Bayonne du Mur de l’Atlantique, et ceci sur la zone fluviale allant de la digue de Sokoburu à la gare ferroviaire.

C’est à partir de cette dernière et du pont ferroviaire transfrontalier qu’apparait une zone mixte sur la commune d’Hendaye, où se lient deux zones de défenses à savoir le Mur de l’Atlantique et le Pyrenäenfront, ligne de points d’appui allemands faisant face aux lignes espagnoles.

Le point d’appui Ba67a est localisé sur les cartes militaires de l’été 1944. Ici, trois zones de commandement s’additionnent sur Hendaye, celle de St-Anne, celle d’Hendaye et celle dite de Behobie. L’ensemble étant chapeauté hiérarchiquement en 1944 par le K.V.-Unterabschnitt St-Jean-de-Luz et le K.V.-Gruppe St-Jean-de-Luz.

Les missions d’identifications d’archives militaires menées en Allemagne et aux États-Unis par le BEMALPA permettent de dater plus précisément certains éléments.

Le 04/03/1944, la position Ba67a Hendaye est mentionnée comme en construction dans les états d’avancement du Mur de l’Atlantique sur les Pyrénées-Atlantiques.

Le 01/07/1944, le bunker R680, premier bunker composant cette position à Hendaye est mentionné comme terminé, toutefois, son adduction à l’eau, spécificité de cette position, reste toujours programmée à date.

Une citerne extérieure est également prévue dans l’organisation de cette zone, positionnée sous abris léger.

La découverte de ce bunker antichar au centre ville d’Hendaye donnera lieu à une étude menée conjointement avec les services techniques de la ville en fin d’année 2023.

Ce bunker antichar R680 à Hendaye couvre l’embouchure au Nord-Nord-Ouest et vient additionner son feu à un autre bunker antichar localisé en 1944 à la hauteur de l’actuelle digue Sokoburu. Alors que le bunker du centre ville d’Hendaye est localisé sous le belvédère, celui de l’embouchure de la Bidassoa est pour sa part camouflé en maison basque, muni de fausses fenêtres et portes peintes, d’un toit trois pentes et lui aussi d’un Ringstand additionnel dissimulé en fausse cheminée. Ces deux structures pourtant identiques du point de vue militaire, et localisées à seulement 1,5km sur une même zone, démontrent localement les grandes variations possibles de camouflages. Les données permettent de compléter les archives du Mur de l’Atlantique à Hendaye, les plans des bunkers du Pays-basque et les cartes du Mur de l’Atlantique Côte-basque pour les Pyrénées-Atlantiques.